Photographie culinaire : 4 étapes pour faire saliver tout le monde

La nourriture fait appel à différents sens : le goût, l’odorat, voire le toucher et même l’ouïe. En photo culinaire, malheureusement, il ne nous en reste qu’un seul : la vue.

L’idée, c’est donc de réussir à faire vivre toutes ces dimensions au travers d’une seule image.

Comment ? C’est tout l’objet de cet article.

"La photographie culinaire, c'est avant tout raconter une histoire gourmande."

Lewis Hine disait : « Si je pouvais raconter une histoire en mots, je n’aurais pas besoin d’un appareil photo. » En photographie culinaire, raconter une histoire autour d’un plat, ça enrichit considérablement la perception que l’on va en avoir et ça aiguise l’imaginaire de la personne qui va regarder.

Pour Sandrine Saadi du blog Fraise & Basilic, c’est primordial dans ce domaine.

Accès Rapide

La Vidéo

Pas le temps de lire l’article ? Si vous avez envie de passer au niveau supérieur de la photographie culinaire sans plus attendre, regardez la vidéo qui suit.

Sandrine partage avec vous des conseils très pointus qui vous permettront d’affiner votre démarche et d’affuter votre regard.

Comme le dit Sandrine, le but ultime, c’est de déclencher quelque chose de quasiment pavlovien. C’est-à-dire qu’à la simple vue de votre photo, votre spectateur va se mettre à saliver et vider le contenu de son frigo.

Ce qu’on recherche ?

Que ça soit gourmand et que ça donne envie. C’est ça la photographie culinaire.

L'article

Si vous faites partie de ceux qui apprennent mieux en lisant, voici une retranscription complète de notre vidéo, étape par étape.

1. Trouvez l'inspiration

Construire une histoire autour de votre plat va vous permettre de le faire vivre et d’enrichir la perception qu’en aura le spectateur. Toute histoire a pour vocation de transmettre un message qui peut s’articuler autour de plusieurs axes. Un sentiment, une émotion, une sensation.

Plongez-vous un instant dans cette photo de cookies.

Pour Sandrine, ces biscuits font appel au réconfort.

Pour tout ce qui est food ou eaux détox, ce sera plus le côté fraîcheur ou la recette un peu healthy.

Plus tôt dans sa formation, elle parle aussi de « souvenirs d’enfance » et de « recettes de grand mère ». Ce sont des choses que vous pourrez essayer de retranscrire dans vos photos.

Votre histoire peut aussi venir directement de la typicité (ensemble des caractéristiques) d’une recette ou d’un ingrédient.

2. Mise en place du set : la règle des 3 couches

En photo culinaire, nous allons utiliser une règle fondamentale qui s’appelle « La règle des trois couches ». Cette règle de base vous permet de donner de la profondeur à vos images. Concrètement, c’est le nombre d’éléments qu’on va pouvoir superposer sur le set.

La superposition de couches va permettre de mettre en valeur les volumes présent dans votre composition. Pour donner de la profondeur, on conseille d’en utiliser au moins trois. Une couche, ça peut même être la préparation en elle-même, l’assiette dans laquelle elle est contenue, une planche à découper.

Tous ces éléments vont apporter plus de vie à votre image.

photographie culinaire formation

On peut voir sur l’image de gauche ci-dessus, que l’on a le fond, les serviettes et les contenants. Trois couches. Le fait d’avoir superposé une assiette avec un bol par dessus, ça rajoute une couche et ça rajoute du dynamisme à votre image. Ça raconte encore des choses un peu différentes et des liens vont commencer à se créer entre les différents éléments de votre composition.

Sur l’image au centre, la personne qui tient le plat fait office de fond. On a le petit contenant, le bol et la soupe. Trois couches.

Même chose, sur la photo de droite. On a le plat de service, le gâteau et le glaçage avec les framboises qui peut faire office de troisième niveau. Encore trois couches.

Tous ces niveaux de superposition, c’est ce qui va donner vie à votre histoire.

Passons à la mise en pratique.

Tuto : Composition d'une photographie culinaire

Ici, Sandrine est partie d’une photo qu’elle avait réalisé pour un client afin de vous décomposer chaque étape de sa composition. Ce sont des « huevos rancheros », des oeufs mexicains souvent servis avec du piment, des avocats, des poivrons.

La première étape va être de poser les masses principales. Là en l’occurrence, elle voulait qu’il y ait deux assiettes sur sa composition. Elle ajoute ensuite quelques éléments présents dans la recette, des quartiers de citron, quelques oignons et un peu de paprika. C’est le produit que Sandrine devait mettre en avant pour son client, une grande marque d’épices.

Et après, elle met un peu de bazar. Elle sort un œuf, ajoute quelques piments, saupoudre un peu de paprika et pose un couvert pour le côté instantané.

aprrendre la photographie culinaire

Et voici la photo finale après un rapide passage dans Lightroom et Photoshop.

Le fait de composer par strates et de mettre d’abord les éléments les plus importants, ceux qui vont prendre le plus de place sur la scène en premier, ça permet de mieux visualiser où sont les masses pour ensuite ajouter différents ingrédients qui vont servir votre histoire.

Lorsque vous regardez l’évolution de la composition, vous pouvez remarquer qu’elle a ajouté un petit bol de chips qui vient équilibrer les masses et former un triangle avec les deux assiettes. Du coup, elle rajoute aussi quelques petits morceaux de chips sur le set. Il y en a une qu’elle a même trempée dans la sauce. Tous ces trucs, c’est le côté « donner vie à ses images ».

N’hésitez pas à ajouter des herbes fraîches, des épices ou des graines. Sandrine nous dit qu’il est rare qu’elle shoot sans avoir remis un tour de poivre, voire même sans avoir poivré la totalité du set.

Ça amène un peu d’aspérités, encore un niveau supérieur à votre composition.

3. Donnez vie à votre image

Une fois que son set est mis en place, ce que Sandrine préfère, c’est mettre un peu de désordre. Des miettes, un peu de taches, un couvercle utilisé. Il faut que ça vive !

  • Prenons l’exemple d’un gratin ou d’un gâteau.
  • Enlevez-en un petit morceau que vous déposez dans une assiette.
  • Ainsi, on voit à l’intérieur de votre préparation. On voit ce qui se passe dans le gâteau et les différentes couches qui le composent.
  • Il faut de la vie, des miettes, que le bord de l’assiette ou le bord du plat ne soit pas complètement « clean ».
  • L’idée, c’est que le spectateur s’imagine un peu comme à la maison, qu’il puisse s’imaginer dans sa propre cuisine.
apprendre la photo culinaire

Pour Sandrine, lorsque c’est trop parfait, on perd de l’authenticité.

Toutes ces petites aspérités qu’on va pouvoir mettre autour va aider à rendre le sujet plus crédible et à rendre l’histoire plus réaliste.

4. La touche finale

Badigeonnez un peu d’huile sur vos plats, un peu de sirop sur vos tartes pour les rendre brillantes. Ça permet d’apporter un peu de décoration à l’assiette.

En terme de quantité, on n’est pas obligé de mettre la bouteille d’huile d’olive pour que ça brille. On peut venir faire quelques points par endroits.

Assaisonnez la salade avec la sauce seulement lorsque votre set est terminé car sinon, elle va cuire votre salade.

Si vous êtes en relation client, vous pouvez même envisager de lui envoyer la salade montée sans la sauce. Pour tout ce qui va s’abîmer rapidement, faites un maximum de choses en amont et passez aux finitions une fois que la photo est validée.

Astuce : pour tout ce qui est huile, pour les salades notamment, Sandrine utilise une pipette ou un petit flacon. C'est beaucoup plus précis que la grande bouteille.

Pour vos légumes, n’hésitez pas à utiliser un brumisateur. Ça permet de les garder frais et d’ajouter des petites gouttes intéressantes. Elles vont aider à amener cette sensation de fraîcheur.

"L'idée, c'est de déclencher des pensées du type : Je veux manger ça tout de suite."

En résumé

Sandrine ne le dira jamais assez : la nourriture, c’est la vie !

Alors ajoutez de la vie dans vos photos culinaires. De manière globale, cherchez la spécificité de chaque aliment. Souvent la beauté se cache dans les imperfections.

Quand vous allez choisir vos fruits ou légumes, une poire qui a une forme un peu particulière peut donner des aspérités et va rendre le shoot un peu moins clinique, plus homemade.

Quel que soit le plat qu’on vous donne à photographier, il y a forcément un point d’ancrage, une manière de lui donner de l’intérêt. Il y a des sujets plus faciles que d’autres à photographier mais il y a toujours quelque chose d’intéressant.

Certains peuvent trouver plus de plaisir à shooter des cookies qu’un plat en sauce avec de la viande, par exemple.

poire photo culinaire
photo culinaire cookies

Et bien justement, relevez le défi et forcez-vous à trouver un point d’intérêt dans chacun des plats que vous allez photographier. Ce point d’intérêt existe.

C’est l’essence même de chaque recette.

À votre tour

En commentaire de cet article, nous vous proposons un petit exercice.

Citez-nous un plat, une recette, un aliment que vous adorez et indiquez-nous quelle est selon vous sa particularité.

Qu’est-ce qui le rend unique ? Qu’allez-vous chercher à mettre en valeur sur votre image ?

Pour Aller Plus Loin

Cette vidéo (et sa retranscription écrite) est un extrait de la formation photo culinaire de Sandrine Saadi.

Elle travaille avec certaines des plus grandes marques de produits alimentaires et de la grande distribution.

Choix du matériel, prise de vue, stylisme, business, elle vous dit absolument tout sur sa manière de travailler. Entrez dans la cuisine d’une photographe culinaire professionnelle qui a réussi à vivre de ses deux passions : manger et prendre des photos.

Cliquez ici pour accéder au programme de ces 10 heures de formations vidéo : 5 chapitres pour apprendre la photo culinaire. On vous laisse avec le teaser de présentation.

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4 réflexions sur “Photographie culinaire : 4 étapes pour faire saliver tout le monde”

  1. Ping : Comment photographier un plat cuisiné ? – Photographe mode Paris

  2. très sympa cet article, de bons conseils. Pour la lumière, vous shootez en lumière naturelle à proximité d’une fenêtre ? J’ai eu une proposition de Meero pour faire des photos culinaires, si ça fonctionne, j’aurai surement besoin de vos conseils pour me spécialiser. Jusqu’à maintenant, je faisais que des portraits.

  3. Magnifiques photos qui illustrent parfaitement la méthode.
    J’ajouterais une netteté irréprochable des photos associée à un petit côté rétro / terroir dans la teinte de la prise de vue avec notamment le bois en arrière plan comme c’est le cas sur beaucoup des photos de cette page et qui donne envie de cuisiner.

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